Sincèrement, je t’aimais…
Plus grande est la sensibilité,
Plus grand est le martyr.
Léonard de Vinci
Pendant que très sincèrement , je t’aimais,
Je ne sais quelle autre pensée t’animait
Alors que mes sentiments pour toi m’enjouaient
De moi, comme d’un objet, tu te jouais.
J’aurais voulu être le seul homme de ta vie,
Peut-être ne pensais-tu qu’à assouvir tes envies.
J’avais besoin de toi, d’amour et de tendresse.
Alors que je te prodiguais mes caresses,
Peut-être ne pensais-tu qu’à soigner ton stress
Et je me retrouve aujourd’hui dans la détresse.
Alors que je t’entourais de toutes mes attentions
Le mot Amour avait-il pour toi, la même signification ?
J’en arrive à douter que tu ai eu des sentiments
Pour moi qui ne pensais qu’à toi à chaque instant.
Je t’avais dédié chacun des battements de mon cœur !
Quel remerciement, je passe mes nuits dans l’horreur.
Je t’avais juré une indéfectible fidélité ;
Peut-être n’était-ce qu’erreur et absurdité.
Aujourd’hui tu me sembles insensible à ma tristesse,
Tu sembles aveugle à ma peine, à ma détresse.
Je te demandais de me prendre par la main,
Voilà maintenant que déchantent mes lendemains.
Tu te préparais peut-être à détruire mon cœur
Alors que je ne pensais qu’à faire ton bonheur.
Je ne suis pas sûr , aujourd’hui , de voir ton vrai visage ;
Tu me parais si dure et d’un différent langage.
Avais-je raison de t’écrire tant de poèmes
Où j’ai peut-être eu la faiblesse de te dire : je t’aime !
Mais je n’ai jamais eu assez de réserve et de pudeur
Pour cacher ce qui se trouve au fonds de mon cœur.
Peut-être ais-je toujours eu le défaut d’être " entier "
Et de m’attirer ainsi les plus terribles inimitiés.
Mais est-ce vraiment un défaut que la sincérité,
Qu’être toujours pour la manifestation de la vérité ?
Mais est-ce donc une maladresse ineffable
Que de toujours vouloir, envers son prochain, être agréable ?
J’ai l’impression qu’aujourd’hui tu n’est plus toi-même,
Que ton raisonnement, tes motivations ne sont plus les mêmes,
Que ton comportement t’es dicté par d’autres personnes,
Que tout t’est prétexte pour justifier ce qui mal résonne.
Nous étions convenus de rester en excellente amitié ;
Il me semble que tu fais tout pour m’éviter.
Y a-t-il matière à s’inquiéter ?On n’oublie rien de rien.
On s’habitue, c’est tout, forcément il le faudra bien..
Avions-nous exactement les mêmes valeurs humaines ?
Aujourd’hui j’écrit ces mots ni par dépit ni par haine…
Avec les sentiments, je pense qu’on à pas le droit de jouer.
Pourras-tu seulement me prouver le contraire si je me suis trompé ?
Dans cette histoire malheureuse, j’avais un terrible rival : l’alcool
©René P. Semur en Auxois, 5 décembre 1996
Tous droits réservés